Oulimots 2024S09 : la religion de la contrainte

Mots contraints : Religion, évoluer, dernier, brûlure, fleur, jamais, rideau, backroom, noir. 

Les oulimots de Bella Dona :

Bon, aller dans les backrooms ce n’est pas ma tasse de thé, ni ma religion .

Jamais je n’ai pu les fréquenter, désolée.

C’est vrai, on peut toujours évoluer mais c’est le dernier de mes soucis.

Tout n’est jamais tout blanc ni tout noir.

On pourra me le reprocher, peu importe, ça ne fera pas d’effet, même pas une brûlure.

J’ai mieux à faire : le printemps approche, les fleurs pointent leurs bourgeons.

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Les oulimots de Patrice Saucier :

Le monde n’a qu’une religion : l’amour.

Peut-on seulement imaginer pareille révolution ? On en connaît le plan depuis des siècles, mais il nous effraie… Il nous habite d’abord dans la fleur de l’âge, puis s’étiole et disparaît à mesure que nous vieillissons. Cela s’appelle évoluer de reculons !

Lorsque le rideau se refermera sur nous, sur notre présence en ce monde, il sera trop tard. Nous aurons l’éternité pour regretter dans le noir, dans le backroom du Purgatoire ou proche des grandes portes de l’Enfer. Jamais pareille brûlure nous fera autant souffrir… Il aurait fallu celle de l’amour pour vivre intensément et en paix jusqu’au dernier souffle !

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Les oulimots d’Elisa Stark :

Je suis entrée en religion. Comme quoi, dans la vie, il ne faut jamais dire jamais. J’ai évolué dans ma vie et dans mes relations. Je suis de plus en plus à fleur de peau, à mon écoute, et je me recentre sur le plus important, moi et mon plaisir.

Un soir, il m’a dit que notre relation allait évoluer, il m’a conduit dans la nuit et m’a fait découvrir un lieu dans lequel je n’aurais jamais osé penser aller. Un backroom dans lequel j’ai découvert dans le noir la morsure d’une brûlure à la bougie. Il a déposé de la cire sur mon corps en créant une fresque fidèle à mes courbes. La dernière goutte fut explosive.

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Les oulimots de Gérald :

Quand elle m’a dit qu’elle m’invitait dans un club privé et qu’elle me ferait découvrir des choses nouvelles, j’étais tout émoustillé, mais quand elle m’a parlé de back room et de chambre noire, je me suis quand même posé des questions. Après, ma devise, c’est :  » ne lâche rien, ne renonce jamais « , alors je lui ai dit : “ok Maîtresse, je vous suis”.

 C’est bien, a-t-elle répondu, il faut savoir évoluer, ne pas rester le dernier des idiots, et tu vas voir, je vais te faire grimper aux rideaux.

Il faut que je vous l’avoue, oui je suis soumis à ma Maîtresse et j’aime ça, c’est un peu ma religion. Même si, à certains moments,  je la trouve très sévère. J’ai encore le souvenir des brûlures du fouet de la veille. C’est pour ton éducation, m’avait-elle dit.

Et c’est accompagné de ma Maîtresse que je suis allé dans ce club. L’ambiance était sympa, le gérant offrait une fleur à chaque dame.

Et ce qui c’est passé dans cette chambre, c’est un secret.

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Les oulimots de Marie Bulsa :

Une secte, voilà où il l’avait entraînée. Pas le genre de religion qu’elle aurait aimé épouser. La maison ressemblait franchement à une maison close. Derrière des rideaux se trouvaient des backrooms.

Il la poussa vers l’une des pièces. Elle se retrouva dans le noir complet et pourtant la chambre n’était pas vide.

Puis tout à coup, des bougies s’allumèrent. Une dizaine d’hommes et de femmes l’entouraient. Un couple la poussa sur une table où ils l’attachèrent.

Elle savait que ce moment n’allait pas évoluer dans le bon sens. Elle se mit à crier. Ils la bâillonnèrent.

À cet instant, elle pensa que jamais elle ne sortirait de là vivante et elle avait raison. Elle était piégée.

Ils la dénudèrent et la tapissèrent de fleurs. Puis un à un, ils firent couler la cire sur son corps. Chaque brûlure lui arrachait un cri étouffé par le bâillon.

Elle avait confiance en lui et c’est pourtant lui qui lui ouvrit le buste avec un couteau.

Elle rendit son dernier souffle sous d’horribles souffrances. Le sacrifice était fini. Ils pouvaient tous boire son sang.

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Les oulimots de Nicolaï Drassof :

Tapi derrière des rideaux noirs

Caché au fin fond des backrooms

Dernier libertin sans espoir

Terrifié d’un possible zoom

Il te faut évoluer, connaître la brûlure

Humer les fleurs du mal et vivre la luxure

C’est ta seule religion, celle que Satan confesse

Que jamais tu n’avoues mais que tu vis sans cesse. 

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Les oulimots d’Hervé B :

Jamais je ne pensais pouvoir en arriver là ! Il me suffisait maintenant d’écarter le rideau pour accéder au dernier niveau, la dernière backroom, celle ou le noir absolu n’avait plus aucunes chances d’évoluer ! L’ultime fleur, la plus belle qu’aucun sculpteur, qu’aucun artiste n’ai jamais pu imaginer, même dans ses rêves les plus fous, n’ai pu concevoir, qu’aucune religion n’aurait pu créer, était à la portée de mon esprit, qui, atteint des brûlures de la cogitation intense dont j’avais été le créateur pour en arriver au terme de ce jeu de malade mental, m’appartenait désormais !

Fin de la partie !

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Les oulimots de Valérie :

Oh jamais je ne me suis senti aussi humilié qu’à l’instant, pendant votre stupide interrogatoire ! 

Ce n’est pas que je sois d’une quelconque religion, non, mais j’aime que mon intimité soit préservée, comme protégée d’un épais rideau. Je crois que c’est le cas pour tout le monde, non ? Mais puisque vous voulez tout savoir, je vais lever le voile sur les évènements de ce funeste samedi.

J’ai passé ma dernière nuit de célibataire, avec les amis, au Calypso. Je me rappelle être descendu dans les backrooms, ces coulisses des boîtes gay, où évoluent les hommes en mal de sensations voire de sentiments. C’est là que se jouent et se dénouent rencontres, coups d’un soir ou d’une intense histoire. 

Mais après, c’est un gigantesque trou noir. Pourtant j’ai gardé de cette soirée un souvenir cuisant : l’étrange cicatrice de brûlure en forme de fleur de lys à l’avant-bras…

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Les oulimots de SecretSensualité :

Dans l’obscurité de la backroom, la religion danse,

Évoluer dans les ombres, sous le dernier rideau qui balance.

Une brûlure sacrée, un désir qui s’embrase,

Une fleur interdite éclose dans l’espace.

Jamais résigné, explorant chaque coin noir,

Les péchés enchaînés, dans un jeu d’espoir.

Au-delà des tabous, des limites qui s’érodent,

Sous le pied, la tentation frémit, la passion explose.

Le noir révèle les secrets les plus intimes,

Entre les murs clandestins, nos âmes s’animent.

Religion profane, au rythme du désir,

Dans cette backroom obscure, où l’amour va s’épanouir.

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Les oulimots de Dick :

Il était beau avec cette fleur noire tatouée dans le cou et ses baisers étaient une délicieuse brûlure sur mes lèvres. Alors quand il m’a proposé de franchir le dernier rideau, celui qui amène là d’où l’on ne revient pas intact, je l’ai suivi sans hésiter. 

Ce fut intense mais je ne l’ai jamais regretté et j’évolue désormais dans les backrooms de ma région avec l’aisance de l’habitude et je dirai même que ce qui s’y déroule est devenu ma religion. 

Je suis un ange déchu et j’aime ça.

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Oulimots 2024S08 : une contrainte brute

Mots contraints : Télévision, sourire, attention, encore, début, minuit, projecteur, brut, respirer.

Les oulimots de Nicolaï Drassof :

Attention : cessez de respirer, encore un peu d’attention,  et avec le sourire, s’il vous plaît.

Ce rétro projecteur de télévision va vous procurer un plaisir brut, drôle et subtil du début de soirée à minuit passés. Ne manquez pas la séance !

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Les oulimots d’Elisa Stark :

Cet hommage a Manouchian, Melinée et leurs compagnons d’armes, retransmis hier soir à la télévision, m’a fait passer dès le début du sourire aux larmes tant j’étais émue. J’en avais même du mal à respirer à certains moments tant je me sentais captivée par ce moment historique. Des hommes qui n’avaient rien fait pour attirer l’attention, qui se battaient pour un idéal, sont morts pour notre pays. Encore à minuit, en tournant dans mon lit je pensais au destin aussi incroyable que funeste de ces hommes et femmes bruts dans leurs idées. Sous la pluie, un projecteur a mis en avant toute leur bravoure  avant qu’ils ne rentrent au Panthéon.

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Les oulimots de Marie Bulsa :

Elle croyait pouvoir accéder au monde du cinéma, avoir toute l’attention d’un public, être une star au milieu des projecteurs.

Au lieu de ça, elle devait déployer son sourire derrière l’écran à minuit, heure où personne ne regarde la télévision.

Elle était pétillante et elle faisait l’effort de se montrer à l’état brut, comme un diamant pas encore taillé. Elle pensait que peut-être elle allait pouvoir faire ses débuts sur le petit écran, dans une émission du soir et pouvoir au bout d’une année, respirer enfin et s’épanouir au cinéma.

Tout cela n’était qu’utopie, elle allait rester derrière cette boîte à faire le pitre tous les soirs, jusqu’à ce qu’un jour le sourire disparaisse de ses lèvres et qu’elle soit licenciée.

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Les oulimots d’Hervé B :

Ecoute, me dit-elle avec un sourire enjôleur, j’exerce un métier qui peut être te plaira … Allume la télévision sur le canal 24, mais attention, pas avant minuit ! Rentré chez moi, j’avais éteint le projecteur qui trônait au milieu de la pièce, et encore tout tremblant d’excitation, ou de peur, je ne savais pas encore à quoi m’attendre, le ton sur lequel elle m’avait indiqué ce qu’il fallait que je fasse ayant été brut de décoffrage, j’attendis le début de l’émission, sans respirer … Les premières images ne laissèrent aucun doute quant à son activité. Elle faisait dans la pornographie …

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Les oulimots de Dopamine :

Minuit vient de sonner mais ce n’est pas pour autant que je peux respirer car les mœurs ont changé depuis mon adolescence et cette heure ne marque plus la fin de la soirée mais son début.

Bref, je vais encore passer ma nuit devant les documentaires animaliers à la télévision à me dire que, bien que je lui aie demandé de faire attention, elle va s’enquilller des hectolitres de champagne brut, offerts par des vieux beaux au sourire refait, sous les feux des projecteurs. 

Je ne lui ferai pas moins un café quand elle rentrera à l’aube, la mine défaite. Parce que je l’aime ma fille. 

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Les oulimots de Bella Dona :

Quelles contraintes !

Passer à la télévision, apprendre à sourire, faire attention à la gestuelle, bien articuler, bien respirer et ce n’est que le début.

Invitée à l’émission « Brut » qui est diffusée à partir de minuit, j’angoisse.

Encore un truc qui m’est tombé dessus et auquel je ne m’attendais pas.

J’ai horreur d’être sous le feu des projecteurs.

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Les oulimots de Gérald :

Je suis de moins en moins devant ma télévision, les programmes me désespèrent, aucun n’attire mon attention. Je préfère lire un bon roman policier, ou le héros est du genre brut de décoffrage, je peux lire des heures durant bien après minuit. Ou encore mieux, allumer mon projecteur et regarder une des vidéos que j’ai tourné avec ma caméra.

J’aime revisionner mes films, retrouver celle que j’aime, ses yeux bleus, son sourire, la voir courir dans sa montagne, respirer à plein poumons. Je la regarde amoureusement encore et encore du début à la fin du film.

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Les oulimots de Valérie :

Il est bientôt minuit et je suis encore devant la télévision. Soudain j’entends respirer, tout près de mon oreille. C’est comme un souffle dans mon cou. Comme si quelqu’un était assis là, à côté de moi, sur ce canapé qui, comme moi, n’en est plus à ses débuts… Mon attention aiguisée au maximum, je frissonne. Même mon sourire, jusqu’alors figé, commence à s’effacer. Des gouttes de sueur perlent à mon front, des gouttes de peur. Les yeux clos dans mon effort de concentration extrême à identifier l’origine de cette intrusion auditive dans mon univers, je tente de stopper les images de violence brute que mon projecteur mental m’envoie.

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Les oulimots de Dick :

Elle a fait ses débuts devant la caméra pour le fun et elle en veut encore parce qu’elle a adoré se retrouver sous les feux des projecteurs, guidée par un réalisateur et accompagnée par des acteurs chevronnés et pleins d’attentions. J’ai tout de même mieux respiré en voyant son sourire quand nous sommes repartis des studios parce que le scénario était un peu brut de décoffrage et la production destinée à passer à minuit sur une chaîne de télévision cryptée le premier samedi du mois.

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Oulimots 2024S07 : une explosion de contrainte

Mots contraints : Mauvais, concorde, lune, rocher, siècle, fabricant, flamme, attirer, explosion. 

Les oulimots de Bella Dona :

Tout concorde, c’est la catastrophe du siècle. Attirée par les flammes j’ai pu assister de près à l’explosion de cette merveille de technologie.

Hélas, la réalité est moins rose pour le fabricant.

Les résultats de l’enquête sont mauvais bien que certains affirment avoir vu rôder des inconnus la nuit, autour de l’avion.

Les projets de station habitée pour la lune semblent sérieusement compromis.

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Les oulimots de Nicolaï Drassof :

À la fin de ce siècle se produiront des explosions gigantesques. Un mauvais vent fera voler les rochers qui écraseront les usines des fabricants de gadgets.

La Lune sera en flammes et sa masse plus proche pourra attirer tout ce qui est léger vers son brasier.

Tandis que brumes, sentiments et tissus de rêves s’envoleront vers le Cosmos, un vieil avion oublié, le majestueux  Concorde viendra recueillir les gamètes de chaque couple d’animaux ainsi que celles des humains qui n’auront jamais nui à personne. 

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Les oulimots de Dick :

C’est un avion d’un autre siècle, trop bruyant et gourmand en kérosène et, depuis, aucun fabricant n’a été attiré par l’aventure du vol supersonique, surtout après son crash et l’explosion qui a suivi. 

Tout n’était pourtant pas mauvais dans le concorde et je me souviens de ce vol où, après m’avoir déclaré sa flamme en m’offrant une boîte de rochers au chocolat, l’hôtesse en chef m’avait permis de lui taper dans la lune, me faisant par là même entrer dans le club des 10000.

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Les oulimots de Marie Bulsa :

Ô mon Concorde, Oiseau de feu, Ton mauvais œil, malchanceux t’a fait périr sous les flammes jusqu’à en perdre toutes tes âmes. 

Ta malheureuse explosion 

m’a jetée dans l’émotion. 

Tu aurais pu traverser les siècles sans attirer ton repos éternel. Fabricant de doux rêves 

qui n’a pas eu droit à une trêve. Tu étais fort, tel un rocher 

qui n’aurait jamais dû se briser. La Lune rêvait de te voir fendre le ciel 

sous une pluie de gloire exceptionnelle. 

Mais un jour différent, tu as fait la Une 

faisant de ton mythe, ton infortune.

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Les oulimots de Beroalde :

– Mon cher Watson, je crois que je tiens la solution. Le prétendu attentat, la disparition de Smith, la police n’y a rien compris.

– Mais alors, mon cher Holmes, qu’est-il arrivé ?

– Écoutez bien, tout concorde ! La nuit du 13, Smith s’introduit chez Dawson, fabricant de feux d’artifice. C’est une nuit de pleine lune, très noire ! Souvenez-vous, c’est la nuit même où la chute d’un rocher a endommagé la centrale électrique de Carradale, privant douze foyers d’électricité, ainsi que l’usine de Dawson. 

– Mais que diable Smith allait-il faire dans cette usine ?

– Parbleu, une lettre d’amour, reçue le matin même, par laquelle Miss Dorothy, la fille de l’artificier,  lui déclarait sa flamme et lui donnait rendez-vous ! Il n’en fallait pas plus pour attirer l’amoureux. Une fois dans l’usine, le malheureux allume son briquet et Boum ! l’explosion du siècle. 

– Holmes, vous êtes un génie !
– Voyons, mon cher Watson, tout ceci est élémentaire. Mais il faut bien reconnaître que je ne suis pas mauvais. 

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Les oulimots d’Elisa Stark :

Quel mauvais caractère a ce chat ! Maintenant, il râle, pourtant ce n’est pas la pleine lune. J’ai vu qu’hier il a sauté du rocher décoratif devant la maison où il aime se percher. Maintenant que j’y réfléchis tout concorde, Il a eu peur et s’est blessé quand a eu lieu l’explosion du siècle chez le fabricant de feu d’artifice qui se trouve dans mon quartier. Vu les flammes,  les pompiers ne vont pas tarder à intervenir. En attendant, il faut que je soigne mon chat qui boite, je ne sais pas s’il ne s’est pas cassé la patte. Oui mais comment l’attirer jusqu’à moi ? 

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Les oulimots d’Hervé B:

Il était clair que le projet pour lequel il fallait décrocher la lune, allait bouleverser l’équilibre du monde. Albert les avait averti ! Et même si les principaux participants oeuvraient dans la concorde en fabricant ce diabolique engin, la beauté fantastique de la gigantesque flamme qui résulterait de l’explosion, allait leur attirer les foudres du ciel et de l’enfer réunies, ce qui durant ce siècle et certainement les suivants aurait des retombées et ferait apparaître le caractère mauvais de l’espèce humaine.

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Les oulimots de Dopamine :

Cette histoire sentait mauvais et ce n’était pas en arrivant place de la Concorde que mon sentiment allait disparaître. La pleine semblait empalée sur l’obélisque, faisant de ce bout de rocher une arme d’un autre siècle. 

Je n’avais pourtant pas le temps de gamberger. J’avais passé une commande un peu spéciale, que son fabricant m’avait dit radicale pour ranimer la flamme de passions éteintes, et il me fallait la récupérer au plus vite. 

Je n’aurais cependant pas dû me laisser attirer ainsi par de belles promesses, l’explosion de cet engin au moment où je le remettais à sa destinataire, allait la, faire cramer pour de vrai et me transformer en criminel. 

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Les oulimots de Patrice Saucier :

Te donner la Lune, je le ferais bien si le Concorde existait encore. Or, vois-tu, il a d’abord disparu dans une explosion, ensuite dans l’esprit des décideurs pour ne plus attirer le malheur. Son vol gracieux a été repéré par le mauvais œil…

Alors trouve-toi un.e autre raison pour que je peine à te décrocher cet astre encombrant et qui signifie tout pour toi, l’amour, le dévouement, le passage de l’aspirateur sans que personne ne l’ait demandé.

Dépêche-toi car je n’ai guère de temps à perdre avec ces fadaises ! Je ne suis pas un fabricant de mots doux, mais de paresse. C’est le mal du Siècle, être tout feu tout flamme et finir ses jours sur un rocher, à compter le nombre de mouettes qui passent au-dessus de nos têtes.

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Les oulimots de Gérald :

J’ai l’impression que je suis parti depuis plus d’un siècle.

J’ai escaladé des montagnes, franchi des rochers, j’ai affronté bien des tempêtes et du mauvais temps. J’ai traversé tous les continents. Et pourtant je ne peux pas, je pense toujours autant à elle. Il faut dire que j’étais amoureux et je le suis encore. Dès notre première rencontre, j’ai été attiré par sa façon d’être, elle est différente. Pour elle, j’irai décrocher la lune.

Quand elle m’a proposé de venir habiter chez elle, j’étais tout feu tout flamme,  mais dans la vie tout ne concorde pas toujours comme on voudrait et comme je ne pouvais pas m’absenter du fait de mon travail, elle est partie avec un fabricant d’aspirateurs.

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Les oulimots de Lion Benjamin :

Le temps est mauvais sur la côte normande en ce début de 21ème siècle. Un énorme complexe orageux, très épais, nous a empêché de prendre de l’altitude. Je n’aime pas trop cela car notre bel oiseau blanc chargé de kérosène et de ses passagers est pataud à ces altitudes basses. Son fabricant l’a conçu pour fendre l’azur. Tel l’albatros, il est bien plus à l’aise en altitude qu’au sol. Le mécanicien de bord est ok pour le vol supersonique. Le mur du son nous attend comme un rocher à fracasser. Puisque je peux voir nettement le trait de côte, je dois attirer le regard de la population tant le concorde est bruyant. Feu. Manettes de gaz à fond. Je tire sur le manche. Nous grimpons plein pot vers la lune. Euh ! Notre altitude de croisière culminera à 60 000 pieds, seulement. Les quatre moteurs, réchauffe allumée, crache littéralement des flammes. Bientôt, au sol, une explosion se fera entendre. : le bang supersonnique.

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Oulimots 2024S06 : une contrainte digitale

Mots contraints : égarement, affaire, compte, méandre, souverain, gladiateur, corsage, digitale, vertige. 

Les oulimots de Beroalde :

Aimez-vous Proust ? Êtes-vous de ceux dont le cœur bat plus fort pendant que Swann accroche, d’une main un peu tremblante, un cattleya au corsage d’Odette ? La belle feint l’égarement, songeant sans doute que l’affaire est dans le sac.

Je découvrais la Recherche alors que moi-même je m’enlisais dans les méandres d’une passion cruelle.  L’amour était alors un combat que je perdais jour après jour. Gladiateur sans armes, je tenais le compte de mes blessures. Le livre fut mon guide pour en sortir, un remède souverain.

Ma vie est longue. Ceci se passait il y a bien longtemps, et c’est avec un certain vertige que je me regarde, à l’ère digitale, écrire ici sur mes anciennes amours.

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Les oulimots de Bella Dona :

Qui donc a eu un moment d’égarement et s’invite sur mon compte dans les méandres de Twitter ?

Un drôle de gladiateur au corsage de fer.

La belle affaire !

Son regard et son air souverain me donnent le vertige.

Voilà comment, à l’ère digitale, je gagne un follower.

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Les oulimots de Gérald :

Laissant de côté les affaires courantes, je décidai d’aller me balader en forêt pour cueillir des digitales, j’adore cette fleur. Quand soudain, je l’ai vu avec ses beaux yeux rieurs et son corsage blanc.

Elle était si belle, j’ai eu comme un moment d’égarement, une sorte de vertige, comme si je perdais la raison, j’étais en train de tomber amoureux. J’étais perdu dans les méandres de ma pensée.

Bon allez Gerald, reprends-toi, soit fort comme ces gladiateurs au temps de la Rome antique. Ce qui compte pour toi, c’est de faire sa connaissance et de lui parler. Allez, motive-toi, ne soit pas timide, tu sais que tu es souverain de ta vie. Ne laisse pas passer cette chance.

Et, j’ai fait le premier pas.

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Les oulimots de Lion Benjamin :

Dans un moment d’égarement, le gladiateur devint l’amant de la femme du souverain. Quelle affaire! Il sait qu’il devra rendre des comptes, mais les méandres du coeur sont imprévisibles. Reçu au palais afin d’être récompensé pour ses exploits dans l’arène, il fut pris de vertiges comme s’il avait consommé de la digitale en voyant le décolleté gonflé de la reine que son corsage avait peine à contenir.

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Les oulimots de Nicolaï Drassof :

Fort de sa solide expérience, ce gladiateur de salon m’avait ainsi parlé:
— Cher baron, en cas d’égarement ou de vertige des jolies femmes, il est souverain d’administrer quelques gouttes de digitale.
Souvent, c’est affaire de respiration et il faut dégrafer corsets et corsages, sans tenir compte des méandres de leur lingerie ni de leurs gémissements.
Après de telles privautés, la route est libre pour un conquérant…
Depuis, je pratique sa méthode avec volupté …

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Les oulimots de Dick :

Il a suffi d’un instant d’égarement et l’affaire est bouclée. Elle me fait troquer mon harnais de gladiateur contre un corsage et mes boots militaires contre une paire d’escarpins dont la hauteur de talons me donne le vertige. Elle compte ainsi me faire découvrir mon côté féminin, ce qui sera, paraît-il, souverain pour mon machisme.

Cela semble déjà fonctionner : perdu dans les méandres de mes pensées, j’accepte sans sourciller une fouille digitale de mon petit trou, préambule dit-elle à de plus grands projets.

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Oulimots 2024S05 : une contrainte sans conséquences

Mots contraints : Reculer, définitif, conséquence, spectacle, cagoule, saga, graphite, métal, icône

Les oulimots de Beroalde :

Tu sais qu’il n’est plus en ton pouvoir de reculer. Le collier de cuir n’est pas un ornement, mais le sceau d’un contrat définitif. Je sens la peur en toi, bien que ton visage soit invisible sous la cagoule de velours. Tu avances en aveugle mais tête haute, avec la fierté d’une icône, vêtue de tes seules bottes de cuir couleur graphite. Peur et douleur sont les moteurs de ton désir, les conséquences de tes choix, ta liberté ultime.

Plus qu’une porte à franchir. Déjà nous parviennent les accords assourdissants d’un groupe de Death Metal nordique. Les guitares saturées, les sagas qu’ils éructent seront la bande originale du spectacle. Et toi, tu en seras la reine.

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Les oulimots de Nicolaï Drassof :

C’est, en définitive, un spectacle sans conséquence, une saga familiale à lire sans reculer devant sa vilaine couverture.

Qui a osé ce portrait d’icône de métal, dessinée à la pointe de graphite et masqué d’une cagoule d’angora rose…? Pouah!

De plus sans  aucun rapport avec le récit ! C’est indigne.

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Les oulimots d’Elisa Stark :

Reculer ou avancer, ce choix n’est pas définitif. La conséquence de mon acte ne sera pas de me donner en spectacle. Je ne suis ni de métal, ni de graphite, simplement une humaine qui cherche sa route. J’ai l’impression de ne plus être moi même, comme si je portais une cagoule. Ma vie est tellement chaotique, qu’elle ressemble à une histoire telle une saga en plusieurs tomes. J’aurais aimé être une icône adulée, je ne suis au final qu’une simple conne.

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Les oulimots de Bella Dona :

L’icône du Heavy Métal aime se produire masquée ou en cagoule dans un décor gothique fait de graphite et de projecteurs. Elle est fidèle à la saga du hard rock et produit des spectacles inoubliables.

En conséquence, le succès est au rendez-vous et définitif.

Chaque concert lui permet d’avancer et d’évoluer.

Pour elle le mot reculer n’existe pas.

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Les oulimots d’Hervé B :

La machine avait coûté les yeux de la tête, et non seulement ça, mais elle était énorme ! Je ne pouvais plus reculer, la saga que j’avais engagée en Islande, son pays d’origine soit dit en passant, faisait parti du spectacle. Et j’aurais pu revêtir une cagoule, histoire d’essayer de passer incognito, la conséquence de mon travestissement serait définitif, et complètement non avenu ! En effet, la transformation du graphite en diamant* dans cette monstrueuse machine de métal, me ferait rejoindre le panthéon des génies, au même titre que les icônes figurants sur les murs de toutes les universités du niveau du Massachusetts Institute of Technology, qui ne sont pas légions, excusez du peu !

*Note de l’auteur: 50000 atmosphères et environ 1500°

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Les oulimots de Marie Bulsa :

J’aurais pu écrire sur la saga de ce super groupe de métal, mais la pointe de mon crayon graphite est liée à ma main et à mon cœur meurtri.

Ces souvenirs sont douloureux et c’est eux que je couche sur papier.

J’étais allé voir une icône du rock métal, un spectacle qui devait être gravé dans ma mémoire. Mais des monstres en ont décidé autrement.

Ils sont entrés dans la salle avec des cagoules sur leur visage pour marquer l’arrêt définitif du concert et l’arrêt de nos vies.

Les balles sifflaient dans tous les sens, on entendait les cris, on voyait les corps s’entasser. Mon sang coulait pendant que je courais.

Ces gens-là ne reculaient devant rien. Ils voulaient une salle remplie de corps allongés et morts.

Les conséquences sur mon mental ont été monumentales et écrire sur la tragédie a été salvateur.

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Les oulimots de Dick :

Ça va commencer et il n’est plus question de reculer, même si je mesure les conséquences définitives que vont avoir ce passage sur scène.

Ce qui, au début, ne devait être qu’une saga sous le graphite de mon crayon risque de faire de moi une icône dans le milieu très fermé du spectacle extrême, même si j’aurai le visage couvert d’une cagoule, et cela me fait un peu tourner la tête.

Les notes martiales d’un groupe de metal industriel commencent à résonner. C’est parti, je vais devenir un tableau vivant sous Ses aiguilles.

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