Oulimots 2024S08 : une contrainte brute

Mots contraints : Télévision, sourire, attention, encore, début, minuit, projecteur, brut, respirer.

Les oulimots de Nicolaï Drassof :

Attention : cessez de respirer, encore un peu d’attention,  et avec le sourire, s’il vous plaît.

Ce rétro projecteur de télévision va vous procurer un plaisir brut, drôle et subtil du début de soirée à minuit passés. Ne manquez pas la séance !

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Les oulimots d’Elisa Stark :

Cet hommage a Manouchian, Melinée et leurs compagnons d’armes, retransmis hier soir à la télévision, m’a fait passer dès le début du sourire aux larmes tant j’étais émue. J’en avais même du mal à respirer à certains moments tant je me sentais captivée par ce moment historique. Des hommes qui n’avaient rien fait pour attirer l’attention, qui se battaient pour un idéal, sont morts pour notre pays. Encore à minuit, en tournant dans mon lit je pensais au destin aussi incroyable que funeste de ces hommes et femmes bruts dans leurs idées. Sous la pluie, un projecteur a mis en avant toute leur bravoure  avant qu’ils ne rentrent au Panthéon.

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Les oulimots de Marie Bulsa :

Elle croyait pouvoir accéder au monde du cinéma, avoir toute l’attention d’un public, être une star au milieu des projecteurs.

Au lieu de ça, elle devait déployer son sourire derrière l’écran à minuit, heure où personne ne regarde la télévision.

Elle était pétillante et elle faisait l’effort de se montrer à l’état brut, comme un diamant pas encore taillé. Elle pensait que peut-être elle allait pouvoir faire ses débuts sur le petit écran, dans une émission du soir et pouvoir au bout d’une année, respirer enfin et s’épanouir au cinéma.

Tout cela n’était qu’utopie, elle allait rester derrière cette boîte à faire le pitre tous les soirs, jusqu’à ce qu’un jour le sourire disparaisse de ses lèvres et qu’elle soit licenciée.

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Les oulimots d’Hervé B :

Ecoute, me dit-elle avec un sourire enjôleur, j’exerce un métier qui peut être te plaira … Allume la télévision sur le canal 24, mais attention, pas avant minuit ! Rentré chez moi, j’avais éteint le projecteur qui trônait au milieu de la pièce, et encore tout tremblant d’excitation, ou de peur, je ne savais pas encore à quoi m’attendre, le ton sur lequel elle m’avait indiqué ce qu’il fallait que je fasse ayant été brut de décoffrage, j’attendis le début de l’émission, sans respirer … Les premières images ne laissèrent aucun doute quant à son activité. Elle faisait dans la pornographie …

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Les oulimots de Dopamine :

Minuit vient de sonner mais ce n’est pas pour autant que je peux respirer car les mœurs ont changé depuis mon adolescence et cette heure ne marque plus la fin de la soirée mais son début.

Bref, je vais encore passer ma nuit devant les documentaires animaliers à la télévision à me dire que, bien que je lui aie demandé de faire attention, elle va s’enquilller des hectolitres de champagne brut, offerts par des vieux beaux au sourire refait, sous les feux des projecteurs. 

Je ne lui ferai pas moins un café quand elle rentrera à l’aube, la mine défaite. Parce que je l’aime ma fille. 

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Les oulimots de Bella Dona :

Quelles contraintes !

Passer à la télévision, apprendre à sourire, faire attention à la gestuelle, bien articuler, bien respirer et ce n’est que le début.

Invitée à l’émission « Brut » qui est diffusée à partir de minuit, j’angoisse.

Encore un truc qui m’est tombé dessus et auquel je ne m’attendais pas.

J’ai horreur d’être sous le feu des projecteurs.

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Les oulimots de Gérald :

Je suis de moins en moins devant ma télévision, les programmes me désespèrent, aucun n’attire mon attention. Je préfère lire un bon roman policier, ou le héros est du genre brut de décoffrage, je peux lire des heures durant bien après minuit. Ou encore mieux, allumer mon projecteur et regarder une des vidéos que j’ai tourné avec ma caméra.

J’aime revisionner mes films, retrouver celle que j’aime, ses yeux bleus, son sourire, la voir courir dans sa montagne, respirer à plein poumons. Je la regarde amoureusement encore et encore du début à la fin du film.

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Les oulimots de Valérie :

Il est bientôt minuit et je suis encore devant la télévision. Soudain j’entends respirer, tout près de mon oreille. C’est comme un souffle dans mon cou. Comme si quelqu’un était assis là, à côté de moi, sur ce canapé qui, comme moi, n’en est plus à ses débuts… Mon attention aiguisée au maximum, je frissonne. Même mon sourire, jusqu’alors figé, commence à s’effacer. Des gouttes de sueur perlent à mon front, des gouttes de peur. Les yeux clos dans mon effort de concentration extrême à identifier l’origine de cette intrusion auditive dans mon univers, je tente de stopper les images de violence brute que mon projecteur mental m’envoie.

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Les oulimots de Dick :

Elle a fait ses débuts devant la caméra pour le fun et elle en veut encore parce qu’elle a adoré se retrouver sous les feux des projecteurs, guidée par un réalisateur et accompagnée par des acteurs chevronnés et pleins d’attentions. J’ai tout de même mieux respiré en voyant son sourire quand nous sommes repartis des studios parce que le scénario était un peu brut de décoffrage et la production destinée à passer à minuit sur une chaîne de télévision cryptée le premier samedi du mois.

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